C'est avec une infinie tristesse que je viens d'apprendre la disparition de l'homme exceptionnel qu'était Aimé CESAIRE.
Ecrivain, poète et homme politique français d'une valeur inestimable, Aimé CESAIRE est devenu tout au long du 20ème siècle, la figure emblématique du peuple noir.
Homme de lettres, il a forgé sa conscience identitaire au contact de jeunes étudiants africains et antillo-guyanais, lors de ses études à Paris. Avec ses amis Léopold Sédar SENGHOR et Léon Gontran DAMAS, il est à l'origine du concept de la « Négritude », qui a offert à tous les opprimés une ouverture sur le monde et des valeurs communes.
Dans « Cahier d'un Retour au Pays Natal », il écrit : « Un homme-juif, un homme-pogrom, un chiot, un mendigot, comme il y a des hommes- hyènes et des hommes-panthères, je serais un homme-juif, un homme-cafre, un homme-hindou-de-Calcutta, un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas ».
Il ajoute : « Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... ».
Homme de gauche convaincu, il faut se rappeler qu'Aimé CESAIRE a fondé le PPM (Parti Progressiste Martiniquais) et a mené une carrière politique d'une extraordinaire longévité, d'abord comme Maire de Fort-de-France, puis en qualité de Député au service de son île, la Martinique.
Bien que Nationaliste, il est resté fidèle à la gauche en présidant les comités de soutien des candidats socialistes aux élections présidentielles, que furent François MITTERRAND, Lionel JOSPIN et Ségolène ROYAL.
De renommée internationale, il aura marqué de son extraordinaire clairvoyance et façonné la pensée de plusieurs générations d'hommes politiques, d'intellectuels, d'artistes et de sportifs.
Qu'il me soit permis en ce jour de deuil, de présenter à sa famille et à tous ceux qui lui sont chers, mes condoléances les plus sincères.